D'accord... ce qui se passe à Vegas reste à Vegas... mais vous me connaissez : j'ai la langue (si) bien pendue...
Je ne me suis doutée de notre destination qu'à la dernière minute et en me tentant le guide Ulysse sur Las Vegas, à la gare d'autobus de Montréal mardi dernier, Nicole confirmait mes doutes. J'étais prête pour cette belle aventure!
J'avoue que j'ai éprouvé un certain plaisir à ne pas connaître la destination de ce voyage décidé l'an dernier pour faire de notre soixantième anniversaire un événement mémorable. Je lui avais donné carte blanche. Principal critère : prendre l'avion. Pour le reste, je m'en remettais à sa grande expérience avec les voyages. Et elle ne m'a pas déçue... oh! que non...
Nous sommes donc débarquées à Las Vegas mardi en soirée, après un vol (initiatique pour moi) sans problème. J'appréhendais une certaine panique qui ne s'est heureusement pas manifestée. Nicole nous avait réservé une belle chambre au Luxor, ce magnifique hôtel situé au sud de la Strip avec ce sphynx géant devant une pyramide de verre tout aussi géante. Avec un décalage horaire de trois heures et un vol de cinq heures dans un Airbus 319 (très) exigu, il est tard et nos vieux corps découvrent avec délice que les matelas sont comme des nuages...
Un aspect de notre escapade que j'ai beaucoup apprécié : nous prenions notre temps... Dans cette ville qui ne dort jamais, où la musique et les activités sont omniprésentes, où la température extérieure élevée et le soleil cuisant nous poussent dans les entrailles climatisées des nombreux hôtels, nous recherchions surtout la tranquillité de notre chambre et surtout du petit jardin voisin de la piscine avec ses arbres, ses fleurs et ses oiseaux... C'était la seconde visite de Nicole dans cette ville; elle m'a donc amenée aux endroits les plus intéressants. Ne me demandez pas de vous les énumérer... c'est encore confus dans ma tête... mais j'ai tout aimé! Tout aimé!
Une impression domine : nous sommes dans une ville de paradoxes. La fébrilité non-stop et le luxe apparent (artificiel devrais-je dire) cachent bien les réalités de la vie nord-américaine, vous anesthésient, vous empêchent de réfléchir, de voir... Tout, mais tout, est démesuré. Tout est pensé pour détourner votre attention, votre regard, votre jugement... Avons-nous les moyens, mais surtout le besoin de cette démesure? En même temps, on vous ramène à cette belle réalité : chaque individu a le droit d'être tel qu'il est, de vivre comme il en a envie, d'être bien parmi cette diversité culturelle et ethnique. Les gens ont l'air heureux... L'homme fait aussi de belles et bonnes choses...
Je suis rentrée dans mes quartiers, avec le sentiment d'avoir vécu quelque chose de bien spécial, (bien) au-delà de mes attentes. Je me sens reposée en dépit de cinq journées actives (d'accord, après une bonne nuit de sommeil...). Il me reste à classer tout ça dans ma tête maintenant... et voir si je n'aurais pas de bonnes photos dans mon cellulaire...
P.S. Nicole, ma précieuse amie, je te serai toujours reconnaissante... Récidive en vue...