La réadaptation

Pour faire une histoire courte, nous avons quitté Port Isabel le jeudi 22 février. Nous aurions souhaité quitter plus tôt mais le manager, prétextant qu'il croyait qu'on ne partait que le lendemain (n'importe quoi pour ne pas faire son job...), n'avait pas fait notre facture.




La traversée du Texas, de la Louisiane (nous avons essayé un raccourci pour déboucher en Arkansas), de l'Arkansas, du Missouri, de l'Illinois, de l'Indiana, du Michigan et de l'Ontario, s'est relativement bien déroulée en dépit des vents forts dans certains secteurs et des nombreuses routes en piteux état. Toutefois, ça s'est corsé lorsque nous avons quitté la A10 pour rentrer dans les terres jusqu'à la maison : de la glace noire et des routes non dégagées. J'avais eu ordre de cesser de crier et de respirer... J'ai respiré comme lors de mon accouchement... et j'ai même pissé dans mes culottes... Jacques a pu freiner pour rentrer dans notre rang et alors que  je me croyais sauvée, on voit qu'un petit génie de la municipalité a entravé le chemin avec un substitut de cône et il nous apparaît une auto venue de nulle part. Jacques - c'est un vrai de vrai de bon conducteur - a réussi à arrêter notre convoi à quelques pouces de cette auto... Nous sommes bénis... Nous rentrerons dans notre cour à 20h30 le dimanche  25 février, en vie et sans égratignure. Priorités : allumer les poêles, remonter les thermostats et actionner la pompe. L'eau n'était pas gelée... une autre bénédiction car nous avions besoin d'une bonne douche après les nombreux allers-retours entre la roulotte et la maison pour rentrer ce qui risquait de geler.

La journée d'hier a été consacrée au déneigement et à vider le contenu de la roulotte. J'en avais encore trop apporté... pour rien... Quand vais-je apprendre!

La décision de faire ou ne pas faire les sucres n'a pas encore été prise. Nous verrons notre niveau d'énergie au cours des prochains jours. Pour l'instant, nous nous réadaptons à notre environnement, au froid, aux escaliers, aux manteaux d'hiver, aux bottes, à l'alimentation en bois des poêles... Pas question de sortir pour aller nous  promener... pas encore...

Ça achève...

Nous n'avons pas de wifi depuis près d'une semaine... Abus de pouvoir de notre sympathique et pathétique manager... On prend son pied comme on peut... Je me félicite à quatre mains de m'être équipée d'un téléphone intelligent qui agit aussi comme hotspot. Mais à quelques heures de notre départ, j'économise les mégabites alloués pour le mois. Gros maudit bullshitter impuissant! Bon, c'est dit...

Les préparatifs en vue de notre voyage de retour vont bon train. Nous devrions partir le 23 et bénéficier d'une fenêtre de quatre à cinq jours pour rentrer à la maison. Pas encore partis et déjà une petite surprise : un phare brûlé sur le Précieux...

Hier, Jacques a décrété qu'on mangeait au Mambo (restaurant de poisson) à McAllen, en compagnie de Ti-Pit et Marielle qui demeurent tout près. Quelle belle façon de clore notre séjour dans la vallée.

Le temps a passé si vite... il me semble qu'on vient de terminer notre installation. La chaleur est revenue depuis une couple de semaines, rendant notre décision de partir encore plus difficile... Mais c'est ainsi... Nous aurons ramené de très beaux souvenirs pour alimenter nos discussions des bons soirs...

Bientôt plus qu'un souvenir...

Nous devions aller marcher sur la plage après un saut à North Flats. Le vent, à la hauteur des attentes d'aucuns, n'était pas au rendez-vous, mais le soleil, oui... Au moins, la bière a évité la sécheresse buccale des pépères. Et l'après-midi a filé... Une autre fois, la marche sur la plage...

Même Bella trouve que les gars, Alain, Denis et Jacques, n'ont pas grands sujets de conversation...

Linda n'a jamais été capable de lire...
surtout lorsque Jacques a chanté... après une seule bière...

Le P'tit dit que notre départ n'est pas pour très bientôt. Ce matin, il n'a pas pu regarder son ombre parce que le soleil fait la grasse matinée. Pourtant, dans le Journal de Mourial, on nous annonce un printemps hâtif... Je constate cependant que nous sommes en mode 'retour'... et pour moi, ça veut aussi dire la tournée des petites boutiques de souvenirs de Port Isabel. Comme il y aura marché aux puces dimanche et qu'il est situé tout près des boutiques, je vais faire d'une pierre deux coups... pour en ressortir les mains vides, comme d'habitude...