Parmi tous ses renoncements, celui de passer l'été aux Iles de la Madeleine est celui qui l'affecte sûrement le plus. C'était sa retraite estivale depuis plus de vingt ans. En plus de la marche et du rollerblade, c'est principalement la planche à voile qu'il pratiquait à la lagune du Havre-aux-Basques. Désormais, sa santé ne lui permettra plus de faire le trajet vers les Iles et de pratiquer la planche.
Alors, si Charles ne peut plus aller aux Iles, pourquoi les Iles ne viendraient-elles pas à lui?
A la dernière minute, mon amie Karine et moi avons réuni à Sherbrooke la gang de planchistes de la lagune du Havre-aux-Basques. Des amis d'aussi loin que Rimouski, Québec, Val-David, Morin-Heights, St-Denis de Brompton, Montréal, ont répondu à l'appel. Surprise totale pour Charles qui a été touché par cette démonstration d'amour! On lui a annoncé qu'il aurait désormais un banc à son nom à la lagune; affaibli par le cancer et la maladie cardiaque, il a passé beaucoup de temps sur ce banc. Hugo et Sandra lui ont remis un album des meilleurs souvenirs des Îles, album qu'il a regardé tout le long du trajet de retour à sa résidence. C'est un gars fatigué mais heureux qu'on a ramené chez lui!
Au-delà de ce témoignage d'amour à Charles, on sentait que ces amis de longue date étaient heureux de se retrouver durant cet hiver bizarre. Les conversations étaient animées, les accolades nombreuses. Rien que du bonheur. Rien que de l'amitié. Amitié si précieuse, si rare...